Véhicules utilitaires : diesel ou essence ?

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Gros plan sur une pompe à essence

À l’heure de la prise de conscience de la nécessité de préservation de la planète, chaque geste est important et celui du bon choix de son carburant pour son utilitaire en est un.

En 2022, pour un professionnel, la TVA sur les dépenses de carburant est récupérable à 100 % pour le diesel et l'essence.

Bon à savoir : depuis 2018, le régime de récupération de TVA de l’essence a progressivement été aligné sur celui du gazole. Le taux de récupération est passé à 80 % en 2021 et à 100 % en 2022 (article 31 de la loi n° 2016-1917 du 29 décembre 2016 de finances pour 2017).

Précision : par « utilitaire », on entend généralement véhicules utilitaires légers (ou VUL), par opposition aux poids lourds. Les véhicules utilitaires légers sont des véhicules dont le poids total charge comprise ne doit pas dépasser 3,5 tonnes (PTAC).

Les forces en présence

Dans l’utilitaire, il existe principalement deux types de motorisations, l’essence et le diesel. Le diesel est présent sur le parc automobile utilitaire pratiquement à 100 %.

Voici les parts de marché des motorisations VUL en février 2016 (source développement-durable.gouv) :

  • Diesel : 26 994 véhicules neufs, soit 96,8 %.
  • Électrique : 286 véhicules neufs, soit 1 %.
  • Autres (dont GPL, essence...) : 625 véhicules neufs, soit 2,2 %.

La motorisation diesel des VUL

Si la motorisation diesel est si bien implantée en France, elle le doit pour beaucoup aux constructeurs automobiles français, dont la société Peugeot est le fer de lance historique pour la production et le développement technique de cette motorisation.

Le moteur diesel est un moteur à combustion interne : suivant la quantité d’air admise dans le cylindre, le système d’alimentation dose la quantité de carburant en commandant un temps d’injection déterminé à l’injecteur.

L’air admis est compressé par la montée du piston. Cette pression importante (approximativement 30 bars) échauffe l’air (et son oxygène) et permet l’inflammation du carburant (à partir de 400 °C). Une des caractéristiques de cette combustion est de s’effectuer progressivement et d’appliquer une force importante au piston qui, par l’intermédiaire du bras de vilebrequin, transmet celle-ci aux roues : des conditions optimales pour délivrer un couple moteur important.

La motorisation essence des VUL

Si le moteur essence est aussi un moteur à combustion interne, la différence réside dans son statut de « moteur à allumage commandé ». En d’autres termes, le mélange air-essence a besoin d’une étincelle (produite par le système d’allumage à la bougie), pour s’enflammer.

La pression de compression est approximativement de 12 bars (une pression plus importante, entraînerait une autocombustion due à la structure chimique de l’essence, dévastatrices pour le moteur). Il en résulte un couple moteur beaucoup moins important, qui doit être compensé par une utilisation augmentée de la puissance moteur (vitesse de rotation plus importante), synonyme de consommation supérieure de carburant et de rendement moindre.

Essence ou diesel : comparatif technique

Vous allez le voir dans ce tableau, d’un point de vue technique, le bilan est sans appel. Le véhicule utilitaire, avec ses capacités de chargement entraînant un poids supplémentaire, a surtout besoin de traction et de couple pour vaincre la résistance à l’avancement, favorisant l’utilitaire diesel, beaucoup moins gourmand en carburant.

Type véhicule

Moteur diesel (Citroën Berlingo HDI)

Moteur essence (Citroën Berlingo VTI)

Cylindrée

1 560 cm3

1 598 cm3

Puissance

90 ch

98 ch

Couple moteur

215 N.m

152 N.m

Consommation sur route*

4,80 L/100 km

5,30 L/100 km

Consommation en ville*

6 L/100 km

8,30 L/100 km

Consommation mixte*

5,30 L/100 km

6,50 L/100 km

Conditions normalisées. Il faut ajouter 1 L/100 km en conditions réelles.

La législation pour les VUL

Cet aspect, s’il est voué à évoluer, est malgré tout un élément important dans le choix de la motorisation d’un utilitaire professionnel. Là aussi, le diesel sort gagnant.

Prix du carburant

La différence, si elle s’est réduite, est toujours en faveur du diesel sur un même point de vente :

  • Diesel (B7, B10, XTL) : entre 1,591 à 1,844 € le litre.
  • Essence SP95 (E5) : entre 1,698 à 1,899 € le litre, soit entre + 0,055 et + 0,107 € par rapport au diesel.
  • Essence SP95-E10 : entre 1,635 à 1,874 € le litre, soit jusqu'à + 0,044 € par rapport au diesel.
  • Essence SP98 (E5)  : entre 1,699 à 1,999 € le litre, soit entre + 0,108 et + 0,155 € par rapport au diesel.

À noter : prix relevés dans le département de l’Essonne (91) au 18 janvier 2022 (source www.prix-carburants.gouv.fr).

Bon à savoir : depuis le 12 octobre 2018, de nouveaux noms de carburants sont affichés dans les stations-service (directive 2014/94/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 octobre 2014). L'essence est représentée par un cercle dans lequel est insérée la lettre « E » suivie du chiffre 5 pour le SP98 et le SP95, du chiffre 10 pour le SP95-E10 et 85 pour le super-éthanol. Le diesel est représenté par un carré dans lequel sont insérées la lettre « B » suivie des chiffres 7 ou 10 selon la proportion de biocarburant, ou les lettres « XTL » pour le diesel synthétique. Les carburants gazeux sont représentés par un losange dans lequel sont insérées les mentions « H2 » pour l'hydrogène, « CNG » pour le gaz naturel, « LPG » pour le gaz de pétrole liquéfié ou « LNG » pour le gaz naturel liquéfié.

Avantages fiscaux communs

Achat du véhicule : récupération de la TVA sur le prix d’achat et amortissements de l’investissement déduits du résultat imposable.

LOA (location avec option d’achat) et LLD (location longue durée) : loyers payés intégralement déductibles du résultat imposables.

Dépenses d’entretien :  la TVA sur les dépenses d’entretien est récupérable et les dépenses d’entretien sont déductibles du bénéfice imposable.

Dépenses de carburant : elles sont déductibles du bénéfice imposable.

Avantages fiscaux propres au diesel

La TVA sur les dépenses de carburant est récupérable à 100 % pour l’utilitaire diesel et essence. Suite à la loi de finances de 2017, un réalignement fiscal a progressivement été opéré entre le carburant essence et le diesel :

  • en 2018 : 20 % ;
  • en 2019 : 40 % ;
  • à partir de 2020 : 60 % ;
  • à partir de 2021 : 80 % ;
  • à partir de 2022 : 100 %.

Remarque : tous les avantages fiscaux mentionnés ci-dessus ne concernent évidemment que les professionnels.

Véhicules utilitaires et émissions polluantes

Aujourd'hui, le diesel a mauvaise presse, suite notamment aux scandales qui touchent plusieurs constructeurs quant à la validité des relevés d’émissions polluantes sur leurs véhicules. Malheureusement, il est difficile d’y voir clair pour un néophyte.

Bilan des émissions polluantes pour l'essence

 

Combustion incomplète

Combustion idéale

CO (monoxyde de carbone)

Production importante

Pas de production

CO² (dioxyde de carbone ou gaz carbonique)

Production en baisse

Production importante

HC (hydrocarbures non brûlés)

Production importante

Pas de production

NOx (oxydes d’azote)

Pas de production

Peu de production

Particules

Peu de production

Pas de production

Bilan des émissions polluantes pour le diesel

 

Combustion incomplète

Combustion idéale

CO (monoxyde de carbone)

Peu de production

Pas de production

CO² (dioxyde de carbone ou gaz carbonique)

Peu de production

Peu de production

HC (hydrocarbures non brûlés)

Production importante

Peu de production

NOx (oxydes d’azote)

Pas de production

Production importante

Particules

Production importante

Peu de production

Conclusions

À l’analyse de ces tableaux, les conclusions suivantes peuvent être énoncées.

La pollution diesel est essentiellement basée sur les émissions de particules, les émissions d’oxydes d’azote (qui se produisent à haute température de combustion) et les hydrocarbures imbrûlés consécutifs pour la plupart à l’action de la vanne EGR et d’une combustion incomplète.

À noter : depuis le 1er juillet 2019, le test antipollution effectué lors du contrôle technique est renforcé sur les véhicules roulant au diesel. Lors de ce contrôle, la quantité de particules émises par le pot d’échappement est comparée à celle indiquée par le constructeur. En cas de dépassement des valeurs d'homologation, le véhicule est soumis à une contre-visite dans un délai de 2 mois (arrêté du 20 décembre 2018).

La pollution essence, elle, génère principalement du CO² (gaz carbonique dont une grande quantité est synonyme de combustion complète), du CO émis en grande quantité à froid et en phase d’accélération, des HC (dans les mêmes conditions que le CO). Concernant les NOx et les particules, si ces polluants étaient absents des anciennes générations de moteur essence, les derniers moteurs essence à injection directe en produisent, au même titre que les moteurs diesel (ils reçoivent notamment les mêmes équipements antipollution).

Les moteurs thermiques, essence ou diesel, sont à égalité concernant leurs émissions polluantes. Techniquement, le moteur diesel, par sa consommation moindre, son rendement supérieur et sa motricité performante est le plus adéquat pour l’utilitaire. Fiscalement, si le moteur diesel est aujourd’hui favorisé, la tendance actuelle est inverse, pour le pénaliser en faveur de l’essence.

Le choix est donc cornélien, sachant que les énergies alternatives sont loin d’être efficaces, notamment en autonomie pour équiper les véhicules utilitaires.

Bon à savoir : depuis le 1er septembre 2018, les véhicules légers neufs immatriculés en Europe doivent faire l'objet d'une procédure d'essai mondiale harmonisée appelée WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures) qui permet de mesurer la consommation de carburant et les émissions de CO2. Celle-ci remplace le cycle normalisé NEDC en vigueur depuis 1973. Les mesures effectuées sont plus proches des conditions réelles de conduite (test sur 30 minutes au lieu de 20, avec une vitesse moyenne de 47 km/h au lieu de 33 km/h). Depuis le 1er mars 2020, le barème de malus écologique est basé sur le cycle d'homologation WLTP (décret n° 2020-169 du 27 février 2020).

À noter : depuis le 1er juillet 2020, le malus écologique s'applique aux véhicules utilitaires transformés en véhicules particuliers destinés au transport de voyageurs (loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020). Il s'applique aux véhicules qui font l’objet d’une modification technique et qui n’ont pas été taxés lors de leur 1re immatriculation en France. Le malus est dû lors de la demande de modification de certificat d'immatriculation à partir de 133 grammes de CO2/km en 2021 (taxation à partir de 50 €).

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