Acheter un véhicule utilitaire, que ce soit pour un professionnel ou un particulier, induit deux solutions : l'achat comptant ou à l’aide d’un crédit auto. Il est souvent préférable, même si vos moyens vous le permettent, d’acheter à crédit plutôt que comptant (immobilisation des fonds, aspect fiscal…).
Qu’est-ce qu’un crédit auto ?
Le principe du crédit auto (véhicule particulier ou utilitaire professionnel) est de solliciter un organisme de crédit. Celui-ci vous consentira un financement remboursable sur une durée et un taux d’intérêt définis par un contrat de crédit accepté par les deux parties.
Concrètement, des mensualités seront établies intégrant une partie proportionnelle de la valeur d’achat, additionnée d’un pourcentage de frais financiers servant à rémunérer l’organisme prêteur.
Exemple de financement d’un véhicule sur 24 mois (non compris assurances et frais financiers) : la valeur d'achat du véhicule est de 15 000 € et votre taux d'emprunt est fixé à 3 %. Pour connaître le coût réel du véhicule (celui que vous allez rembourser à l'organisme prêteur), vous devez effectuer le calcul suivant : 15 000 × 103 (%) = 15 450 €. Si vous souhaitez rembourser ce crédit en 24 mois, vos mensualités s'élèveront à 643,75 € (15 450 ÷ 24 = 643,75). Enfin, pour connaître le coût de votre crédit, il suffit de soustraire le prix d'achat au coût réel du véhicule, soit 15 450 - 15 000 = 450 €.
Crédit auto pour un utilitaire : quel intérêt ?
Les avantages d'un crédit auto pour l'achat d'un utilitaire varient selon que vous soyez un particulier ou un professionnel.
Pour les particuliers
Acheter un utilitaire à crédit pour un particulier présente les mêmes caractéristiques qu’un autre crédit à l’achat. En plus d’éviter de creuser le budget familial par un achat comptant, il permet au particulier de bénéficier des protections au consommateur.
Le crédit à l’achat est très encadré par la législation définie par la loi Lagarde du 1er juillet 2010, dont les principales mesures sont de protéger les consommateurs des abus et des excès, accompagner les personnes qui connaissent des difficultés d’endettement, et renforcer la transparence et le choix des consommateurs en matière d’assurance emprunteur.
À noter : le délai de rétractation est de 14 jours après acceptation du crédit (article L312,29 du Code de la consommation).
Pour les professionnels
Si ceux-ci ne sont pas concernés par la loi Lagarde, financer leur utilitaire par un crédit auto leur procure quelques avantages.
Premièrement, un crédit auto aura peu d’impact sur la trésorerie (étalement du coût d’achat). Autre élément important, la TVA est récupérable, ce qui n'est pas négligeable. Aussi, ils sont propriétaires de l’utilitaire qui figure ainsi dans l’actif de la société. Enfin, l’achat de l’utilitaire est un investissement, entraînant des amortissements venant en déduction du bénéfice imposable.
Acheter un utilitaire par un crédit auto implique cependant un parc qui peut être vieillissant et donc mauvaise image de la société, les véhicules n’étant remplacés en général qu’à la fin de l’amortissement. Il faut aussi prendre en compte de possibles plus-values générées par la différence entre le prix de revente de l’utilitaire et sa valeur comptable en fin d’amortissement (= 0), synonyme d’impositions supplémentaires.
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Crédit auto utilitaire : les écueils à éviter
Il est important de maîtriser au maximum les paramètres du crédit auto pour un utilitaire. Voici quelques conseils pour limiter les risques liés à un crédit.
Connaître ses capacités financières
Les organismes de crédit en général poussent à la consommation, ces produits étant rémunérateurs pour eux. Leurs collaborateurs sont soumis à des objectifs de vente importants et la tentation est grande de ne pas vous alerter sur votre capacité à rembourser le crédit.
S’assurer de la valeur effective du TAEG
Le taux annuel effectif global est une excellente base de comparaison entre les différentes offres de crédit. En effet, si des promesses alléchantes de taux réduit sont annoncées par les organismes, le taux effectif est conditionné par :
- La somme empruntée : plus elle est importante, plus le taux augmente (par exemple, un taux de 2,90 % pour 10 000 € empruntés, contre un taux de 3,50 % pour un prêt de 25 000 €).
- L’apport personnel : c’est votre somme disponible immédiate en déduction du montant du prêt. Plus elle est importante, moins l’emprunt le sera et mécaniquement les mensualités seront moins coûteuses. De plus, un apport permet la mise en confiance de l’organisme prêteur sur vos capacités de remboursement.
- Le nombre de mensualités : plus elles sont importantes, plus le taux augmente.
Bon à savoir : en cas de défaut de mention ou de mention erronée du taux annuel effectif global, le prêteur peut être déchu du droit aux intérêts dans la proportion fixée par le juge, au regard notamment du préjudice pour l'emprunteur (ordonnance n° 2019-740 du 17 juillet 2019).
Demander le montant effectif des mensualités
Non seulement c’est un élément de comparaison sans faille pour une même durée d’emprunt, mais elle fait aussi apparaître des frais supplémentaires alourdissant la mensualité de base.
Frais d’assurance emprunteur
Ils couvrent les risques pouvant impacter le crédit (maladie, invalidité, décès, perte d’emploi…) en se substituant à l’emprunteur pour le remboursement des mensualités. L’assurance est systématiquement proposée par les organismes de crédit et peut augmenter significativement les mensualités.
Exemple : pour un emprunt de 20 000 € sur 48 mois, pour un TAEG de 2,90 %, chaque mensualité incluant l’assurance sera majorée de 24,75€, soit de 5,60 % .
Si l’assurance en théorie n’est pas obligatoire, les organismes de crédit l’imposent malgré tout en ayant le pouvoir de refuser le prêt. Il est cependant possible de choisir une assurance individuelle chez son assureur habituel, souvent pour un prix jusqu’à 50 % inférieur.
Frais de dossier
Ce sont les frais de constitution du dossier de prêt. Ils sont généralement proportionnels au montant du prêt (de 1 à 2 %).
Important : les frais de dossier sont négociables et peuvent même être réduits à zéro avec de bons arguments (mise en concurrence des organismes de crédit, par exemple).
Les organismes de crédit auto
3 types d’organismes susceptibles de délivrer un crédit auto pour utilitaire existent.
Les établissements bancaires
Historiquement, ce sont les partenaires privilégiés, car ils sont aussi l’assurance d’étudier votre endettement et la faisabilité du crédit (connaissance des 3 derniers bulletins de salaire, du dernier avis d’imposition…).
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Les organismes de crédit à la consommation
Ils sont aptes à proposer des crédits pour l’achat d’utilitaires. Ils exercent parfois une pression commerciale importante et, excepté pour les particuliers (loi Lagarde oblige), sont moins regardants sur les aptitudes de remboursement des candidats emprunteurs.
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Les concessionnaires
Ils proposent systématiquement à l’achat d’un utilitaire un crédit auto clé en mains, grâce aux organismes financiers issus des constructeurs. Attention, le coût du crédit peut être important.
Bon à savoir : sachant que les professionnels du crédit sont très sensibles à la concurrence, il est important de faire jouer celle-ci pour obtenir des réajustements conséquents.
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